Procyon
| Sujet: Fragment #52 - Attente de correspondance 12.04.08 11:44 | |
| Vendredi 7 mars 2008 à Plombières-lès-Dijon 19h57. On vient de me déposer devant chez moi. Un gars qui remontait plus haut dans la vallée de l'Ouche. On a parlé de cette semaine de stage dans la voiture. Comme si l'autre n'avait pas suivi la formation. Il faut vraiment que je songe à passer le permis. Je pousse la porte, crie bonjour depuis le bas. Personne ne me répond ; pourtant j'entends la télé, qui ne doit sûrement pas fonctionner pour les mouches, surtout en cette saison. Je peux enfin enlever mes rangers. Portées du réveil au dîner, une semaine durant. Ces objets de tortures qui ne sont pas à ma taille, du 43 au lieu de mon petit 44, - mes pieds eux voient la différence - m'ont meurtri les orteils, et mes talons sont prêts à faire de la lumière. Il y a sur mon bureau une lettre à mon attention. Lettres calligraphiées à l'encre violette. C'est Laura. Elle me demande de venir pour quelques jours la rejoindre à Paris -elle est donc toujours à Paris- et ce à partir de samedi si possible. C'est daté de lundi, samedi c'est donc... demain. Je prendrai donc un train à la première heure. Enfin pas trop tôt parce que là j'ai besoin de repos. Que me veut-elle? Ce n'est pas écrit. La lettre s'arrête sur ces quelques mots : « Viens s'il te plaît, ta sœur qui t'aime ». Au dos, un plan griffonné de Paris, et son numéro de téléphone du moment. Je lui envoie immédiatement un SMS pour lui confirmer ma venue et lui demander de venir me chercher à la gare. Intrigué mais exténué, je suis heureux d'avoir de ses nouvelles. Et la simple idée de voir ma sœur me réjouit par avance. En plus j'en profiterai pour aller voir mes frères, dans leur caserne respective. Je monte. J'embrasse mon père devant la télé. J'embrasse ma mère dans la cuisine. Dois-je leur dire que Laura m'a écrit ? Plus tard. Peut-être. Pas là, ils sont occupés. Moi en tout cas je suis fatigué, et pas disposé à les sortir de la torpeur qui les fait vivre. | |
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