Procyon
| Sujet: Fragment #14 - Loin j'espère 12.04.08 1:08 | |
| Jeudi 2 novembre 2006 à Plombières-lès-Dijon Mp3 dans les oreilles, jogging et pull comme apparat, je me dirige droit vers Ma salle. Les yeux rivés sur mon appareil photo, plutôt que sur les possibles mines canines, faisant défiler un à un les souvenirs de ces derniers jours. J’y vois mes frères, et le rêve familial. J’y vois la nuit du 31 Octobre et son lots de bêtises, en compagnie de gens de ma classe ; c’était la première fois que je sortais avec des gens de ma classe : Eve, Tarek, Lilian, Thibaut… Super soirée. J’y vois la gelée de ce matin sur le prunus perdant ses feuilles. J’y vois… Je vis tant ; si bien que je ne vois même pas le temps passer, le trajet arriver à son terme. Perdu plus dans mes songes que dans mon pantalon trop large, je me change. Vais chercher la magnésie. M’enduis les mains. Et commence par quelques balancement sur les barres. Alors que je tourne et retourne, une chose inhabituelle attire mon attention. Je ne la connais pas. Cette fille, je ne la connais pas. Elle est assise sur le banc de musculation, faisant travailler ses biceps, comme un mec. Elle porte plus de poids que moi. Ce qui ne l’empêche pas d’être à première vue plutôt jolie. Mais qui est-elle ? Comment est elle entrée ? Qui lui a ouvert ? Pourquoi s’approche-t-elle de moi ? « Bonjour, comment tu t’appelle ? Moi c’est Annabelle, dit-elle en faisant semblant de ne pas avoir vu que je n’arrivais pas à lui répondre. » Je finis par réussir à lui bafouiller « Alexandre », alors qu’elle me souhaite une bonne fin d’après midi en disparaissant dans son vestiaire. Je reste quelques instants à regarder du haut de mes barres la porte qui vient de se refermer doucement. S’il y avait eu du monde j’aurais été le seul à ne pas remarquer combien mes joues sont devenues cramoisies. La porte n’est plus si belle ; un saut me suffit pour toucher le sol. Je me précipite alors sans réflexion, aucune, dans mon vestiaire à la poursuite de ma bouteille d’eau et de mon pull. L’enfile presque à l’envers, plonge dans mon pantalon trop large, et parviens à ouvrir la porte et me retrouver dehors une demi seconde avant elle. Son regard est celui de l’étonnement, mais il ne le traduit pas autant que sa main lâchant la porte qui claque derrière elle. « Tu es déjà sorti ? » J’acquiesce en guise de réponse, mais c’est à mon tour de poser les questions. Elle réponds gentiment à toutes, dans sa jupe rouge, alors que nous quittons l’enceinte des lieux. Nous partons ensemble, je ne sais pas jusqu’où. | |
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