Procyon
| Sujet: Fragment #19 - Jets d'encre et retour d'impression 12.04.08 1:12 | |
| Samedi 25 novembre 2006 à Plombières-lès-Dijon Après midi embué, après midi maussade. Rien ne semble bouger autour de moi. Juste la pluie qui goutte et les gouttes qui pleuvent. Mon cœur qui bave, ma douleur qui se larve. Un vide se meut en moi, celui de la liberté tandis que le chagrin dont je suis l’hôte ne semble pas vouloir s’évaporer. Annabelle m’a quitté, prétextant le manque de sentiment, je suis sûr qu’elle n’a pas pris les miens en compte. Et moi dans tout ça. Depuis ce matin je cherche à m’évader de cette prison sentimentale, mais je n’y peux rien faire. Je suis encerclé, pris dans les chaînes de la passion, étranglé d’amour… Je me meurt sans n’y rien pouvoir. Elle pourrait le récupérer, mais n’ose le regarder ni le pourvoir, elle est loin, pourtant je le vois si bien, c’est un songe, une lumière, ma lumière. Le tunnel est noir, la lumière rouge qui me montrait la sortie n’est plus. Rien ne subsiste, je suis seul, à jamais. La fenêtre m’offre l’éclairage nécessaire à une survie plus que théorique, mais pas de quoi illuminer mon cœur ; je me lève et vais y perdre mon regard, jeter les yeux de fidèles de Satan. Mes yeux, pourquoi mes yeux ne me permettent-ils pas de me rendre compte de ce qui se passe, de voir clair dans le jeu des femmes, de les empêcher de profiter de moi ? « Ô, femmes, femmes, femmes,… créatures faibles et décevantes. » Beaumarchais aurait-il tort ? Faibles, c’est bien trop les sous-estimer. Une femme, c’est le diable en personne. C’est une débauche de perversité, la marque de l’enfer sur cette Terre. Femmes, femmes, femmes : femmes du monde entier, vous me décevez, mais votre seule faiblesse est celle d’être sournoises et vils. Cruelles. Vous n’êtes rien d’autre. Mlle Pernois, la fille pour laquelle j’achetai cette foutue chemise, et toi Annabelle. Autant d’exemples que d’effervescences. Vous en faut-il davantage pour nous faire comprendre qu’on ne doit pas vous aimer, que vous n’êtes que source de souffrance et de malheur ? J’ai compris, laissez moi tranquilles maudites sirènes. Jetez vous sur d’autres innocents. Je vous bannirais de ce monde-ci, si j’en avais la possibilité, sachez le. Dehors. Je ne veux plus vous voir. Je ne supporterais plus de me faire pourchasser par une horde d’Amazones en furies. On ose vous couvrir de compliments, se mettre à nu devant vous, et profitant de cette faiblesse momentanée, vous vous déchaînez sur nous sans aucune pitié, sans ressenti. Mais qui êtes vous, pour ne pas compatir à notre souffrance ? A bas la corruption féminine ! Sortez de ma tête. Ecoutez moi quand je vous parles maudites sorcières, ne fuyez pas, venez vous battre, je suis là, seul sans défense… Femmes, où êtes vous ? | |
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