Fragment #57 - Quelle France vais-je te laisser ?

Je m’applique à lire bien comme il faut tous les programmes politiques qui débordaient de ma boite aux lettres ce matin. Gauche, droite… et d’autres « le cul entre deux chaises ». Mais à quoi va ressembler notre demain ? Le demain de ma petite Kokhavah ?
Une France que certains veulent toujours plus encline aux profits, une France où les riches seraient encore plus riches, et les pauvres encore plus pauvres ? Je lis tous ces programmes et la haine monte en moi. J’espère qu’elle ne contamine pas Kokhavah au passage, je voudrai tellement qu’elle garde éternellement l’insouciance que lui procurera son enfance. Je voudrais pouvoir la protéger de tous ces rapaces qui guettent dehors, qui veulent diriger notre pays d’une main de fer, sans même s’encombrer du gant de velours.
Je voudrais tellement pouvoir me dire qu’elle va vivre dans un monde plus simple et plus doux que celui de sa maman. Dans un monde où le travail ne demandera pas des années de recherches infructueuses, où l’argent ne sera pas au centre de tout alors qu’il manque à beaucoup de gens…
Je voudrais avoir le pouvoir de lui offrir une France plus belle, plus juste, plus ouverte, plus tolérante. Une France et un monde dans lesquels ce n’est plus la haine qui régira tout.
Et pour essayer de faire bouger les choses, je n’ai en mon pouvoir que ce petit papier parmi onze autres ? Ce petit carré de papier de mauvaise qualité, sur lequel a été grossièrement imprimé un nom en caractères gras. Un vulgaire morceau de papier pour changer le monde ? Pas très rassurant tout ça.
Mais je vais le faire, puisque c’est le seul moyen. Dimanche, j’irai d’un pas décidé aux urnes, faire de ce petit papier une voix, un vote, une réalité. Je vais le faire pour moi, pour Kokhavah, et pour tous ceux qui devront vivre dans cette France de demain. Tous les gens qu’on oublie déjà bien trop souvent de nos jours, et qu’on va carrément exclure si la droite passe au pouvoir une fois encore.
Je ne veux pas que ça arrive, et je me battrai pour ça. Pour les valeurs que m’ont enseignées mes parents, et que je veux enseigner à ma fille.
« Plus juste, la France sera plus forte »…