Bételgeuse
| Sujet: Fragment #39 - La vengeance est un plat qui se mange très chaud... 12.04.08 20:28 | |
| Mardi 22 août 2006 à Dijon Besoin d’oublier dans les plaisirs de la chair le flot de pensées qui m’assaille. Besoin de m’y noyer, totalement. Je veux avoir la tête qui tourne, et le corps qui frissonne. Je n’y veux plus penser. Aujourd’hui, c’est en moi qu’il pleut, et j’ai eu beau sortir, le soleil n’a pas asséché la tourmente. Il n’a pas répondu. J’ai frappé à sa porte, et il n’a pas ouvert. Il ne peut pas m’avoir oublié comme ça, non ? Non, il ne peut pas, non mais pour qui il se prend, ce petit enfoiré de mes deux ? Il se donne l’autorisation de sortir de ma vie aussi soudainement qu’il y est entré, et je ne supporte pas cette idée, que ce soit LUI qui décide. Qui joue avec moi.
Tu veux jouer à ce jeu-là, ok, mais je te préviens que je ne compte pas perdre. Je jette un dernier coup d’œil au reste de vodka qui dort dans la bouteille que je tiens à la main tout en tournant en rond dans ma chambre, ruminant ma haine contre ce type complètement allumé, puis la vide cul sec. Je vais l’appeler. Non pas lui, bien sûr, Francis. Ouais, je vais faire ça, dès que je met la main sur mon portable.
« Hello, babe. Ca te dit un plan sympa là maintenant tout de suite ?
- Sylvia, j’ai du boulot, là. »
Ah non, là, ç’en est trop. Des larmes furieuses se pressent au bord de mes yeux.
« Alors c’est ça, vous vous êtes tous passé le mot, hein ? « Allez, les gars, abandonnons Sylvia ! » Comment est-ce que tu peux oser être de SON côté ?! Je te hais, Francis, et si tu ne viens pas immédiatement, tu peux dire adieu à nos nuits de folie !
- Bouge pas, j’arrive dès que je peux. »
Je vais pour raccrocher quand il ajoute :
« S’il te plaît, arrête de boire en m’attendant. »
Quand Il arrive enfin, j’ai presque descendu une bouteille de mauvais whisky. Je sais que c’est lui dès qu’il frappe. Un coup lent, trois rapides, un coup lent. Les murs oscillent lorsque je me lève pour ouvrir. Je m’affale contre la porte.
« Salut, beau gosse.
- Tu peux m’expliquer ? »
Mais bien sûr que je peux. Je l’attrape par la veste, et plaque son corps contre le mien ; et je l’embrasse à pleine bouche. Je sens son corps sur la défensive qui se détend peu à peu. On avance jusqu’au lit comme ça, collés l’un à l’autre. Je m’allonge, impatiente. Il suit mon mouvement, s’arrête en chemin.
« Explique-moi.
- Hummm… Plus tard !… J’ai envie de toi. »
En quelques secondes à peine, je fais tomber ses réticences. J’arrête enfin de penser ; j’ai la tête qui tourne, et le corps qui frissonne. | |
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